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Le mouvement anti-aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en France, devient exemplaire en catalysant au niveau national un grand nombre de comités solidaires. Du côté du pouvoir, le projet est désormais revendiqué par l'ensemble du gouvernement et par la droite. Ayrault, maire de Nantes pendant 23 ans et principal instigateur de ce projet démesuré et ravageur pour l'environnement a le soutien total du gouvernement. Alors qu'il tente d'imposer une politique d'austérité, le gouvernement Hollande s'entête. Ce projet devient un test de sa crédibilité à gouverner et de sa capacité à imposer une politique impopulaire. Il choisit la fuite en avant, et le recours massif à la violence. A de nombreuses reprises, des centaines de CRS, de gendarmes mobiles ont été lâchés sur la ZAD (zone d'aménagement différé réservée au futur aéroport, que les opposants ont rebaptisée Zone à défendre), en réponse à ce projet ruineux et inutile.
En effet, au fil des semaines, les forces policières se heurtent à une résistance courageuse et massive des occupants et des paysans unis. Le samedi 24 novembre, la violence policière s'est totalement déchaînée jusqu'à brûler le matériel médical des occupants. Mais le soir, les policiers ont dû reculer, les manifestants ont tenu bon. Le même jour plus de 8000 manifestants ont défilé dans la ville de Nantes, autour des slogans: Libérez la ZAD ou Ayrault démission! Le gouvernement, conscient que la lutte devient de plus en plus populaire, tente de gagner du temps en annonçant un report des opérations de défrichement et la mise en place d'une vague commission de dialogue. En face, le mouvement se structure: samedi 15 décembre, de nombreux délégués des 280 comités de soutien ont participé à la première assemblée générale, pour élaborer une plateforme de revendications communes. Plus que jamais, la priorité est de libérer la ZAD afin d'empêcher que les travaux ne commencent. L'Ayraultport est devenu le Larzac de 2012 (Siné mensuel, décembre 2012).
Un autre front est en train de s'ouvrir, c'est celui de la guérilla juridique. Les opposants utilisent tous les moyens pour mettre en échec les procédures invoquées par le gouvernement, à tel point qu'ils le prennent à son propre piège, en révélant que les autorisations délivrées pour la construction de l'aéroport ne tiennent pas compte des obligations imposées par les nouvelles réglementations, ce qui rend le projet gouvernemental illégal. Les futures pistes seraient sur des zones humides sur lesquelles tout tracé devient impossible, à la suite des accords de Grenelle 2 sur l'environnement.
Cette lutte est emblématique et constitue un exemple phare pour toutes les oppositions à des initiatives gouvernementales qui passent sur les volontés populaires pour imposer des aberrations et des projets inutiles et coûteux. La parole est donnée à Odile du comité du Nord de la Gironde: «Notre opposition fait partie de la recherche d'un autre modèle de société qui n'a rien à voir avec le fric. C'est un laboratoire pour expérimenter un autre choix de vie, un autre mode de société et les mettre en pratique». À suivre…