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On ne cesse de vivre comme si le pétrole sera toujours présent. Pourtant, le pétrole est un élément bien trop précieux pour être brûlé. Il est la base de milliers de produits: plastique, peintures, vêtements synthétiques, médicaments, cosmétiques, et j’en passe. La production d’un ordinateur de 24 kilos nécessite environ 240 kilos de pétrole, alors que fabriquer un pneu de 11 kilos en utilise environ 6 kilos. C’est ainsi que tout accroissement du prix du baril de 1 dollar coûte 20 millions de dollars à l’entreprise Goodyear.
Lorsque nous dirons à nos petits-enfants que nous brûlions du
pétrole dans nos réservoirs de voitures, ils nous prendront pour des fous!
Si nous pouvons encore compter sur le pétrole pendant un certain temps, c’en est fini du pétrole bon marché. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le prix des carburants, qui ne cesse de grimper. Et l’extraction de ce précieux liquide coûtera de plus en plus cher. Il faudra donc le réserver à la pétrochimie.
Beaucoup de spéculation a lieu autour du pétrole, les hausses ne correspondant bien souvent pas à un réel surcoût de production. Il suffit que le Moyen-Orient éternue pour que le prix à la pompe monte. Mais les producteurs n’ont eux-mêmes pas intérêt à voir le prix du pétrole baisser. En effet, pour prendre l’exemple de Total, une augmentation moyenne du cours du brut de 1 dollar par baril d’une année à l’autre entraîne mécaniquement une augmentation de 540 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel!
La montée des prix du pétrole ne va pas entraîner une diminution simultanée de la demande mondiale, qui est peu élastique en ce domaine, entre autres parce que d’énormes investissements tenant compte des avantages du pétrole ont été réalisés depuis un siècle. Cela signifie que le remplacement du pétrole par d’éventuels substituts exigera beaucoup de temps et d’argent.
Devant le choc pétrolier chronique qui s’annonce, tout gouvernement deviendra impopulaire, quoi qu’il fasse. On attend de nos élus du courage pour prendre des décisions difficiles, mais qui permettront à notre pays de limiter les effets de la crise à venir. La Suède a planifié de se passer de pétrole pour les années 2020. Et nous? Rien, nous attendons encore!
Cette fuite en avant n’arrangera rien, il serait préférable d’accepter notre destin, celui qui consistera à se passer de pétrole comme ressource énergétique. L’avenir n’est pas noir bien au contraire. Le potentiel des énergies renouvelables est infini.
ABB affirme qu’en ne couvrant que 3% de la
surface du Sahara par des panneaux solaires thermiques,
on couvrirait l’entier de la demande énergétique mondiale.
Le but n’est pas de n’utiliser qu’une seule source d’énergie renouvelable, mais cela permet de montrer l’immense potentiel de ces dernières. Il est donc tout-à-fait possible de se passer de pétrole mais aussi de nucléaire et de charbon, il suffit d’en avoir la volonté et de s’en donner les moyens. Dans un Rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et de la Banque Mondiale datant de novembre 2010 intitulé «État des lieux des subventions aux combustibles fossiles en 2009 et plan de route pour se libérer des subsides aux énergies fossiles», on apprend que les subventions directes aux combustibles fossiles en 2009 se montaient à 312 milliards de dollars. À quand les mêmes montants pour les énergies renouvelables?
Isabelle Chevalley
Conseillère nationale vert’libérale