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Presque tous les jours, on lit dans les journaux ou on entend à la télévision que des États et des banques sont notés à la baisse par Moody’s ou Standard & Poor’s. Ces agences de notation (il y en a 150 environ dans le monde mais les deux précitées sont de loin les plus importantes) ont un pouvoir gigantesque car elles jugent les pays ou les entreprises et c’est de leurs décisions que dépend le taux d’intérêt auquel les collectivités peuvent emprunter. En un mot, ce sont elles qui décident si un pays peut maintenir son niveau de vie ou s’il doit se soumettre à une cure d’austérité.
Les exemples récents de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne montrent que ceux qui éprouvent des difficultés sont encore davantage enfoncés par les restrictions (qui touchent bien entendu les plus faibles) qu’on leur impose.Les seuls critères d’évaluation pris en compte sont des critères financiers. Par conséquent, ces agences évaluent les risques dans une optique financière, et non des risques plus globaux notamment en rapport avec des critères de développement durable. Elles insistent sur le fait que leur notation est une opinion. Outre que ceci leur assure une certaine protection légale, elles s’estiment être exonérées des conséquences de décisions prises d’après cette opinion.
Pour être agréées, les agences de notation doivent remplir plusieurs critères: l’objectivité, l’indépendance, la transparence, l’information au public, un niveau de ressources suffisant et la crédibilité. Mais sont-elles pour autant indépendantes et fiables? On peut en douter car elles sont rémunérées par le demandeur de notation et elles ont souvent porté des jugements complètement faux (faillite d’Enron, crise des subprimes par exemple).
Il est temps d’encadrer plus sévèrement les agences de notation et surtout de diminuer la puissance des grands organismes qui sont tous américains. Comme le suggère plusieurs gouvernements, il faudrait créer une agence européenne qui serait totalement indépendante vis-à-vis des États.
Mais, par-dessus tout, il est indispensable que les agences de notation et les grands organismes financiers (le FMI et la Banque centrale européenne notamment) proposent de lutter plus efficacement contre la fraude fiscale et considère que l’équilibre financier d’un pays dépend davantage de la justice fiscale que des restrictions qui sont imposées au peuple.