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Octobre 2011 °
Défendre la démocratie directe
Lu par : Rémy Cosandey

Défendre la démocratie directe
Antoine Chollet, Le savoir suisse, 2011

Les récentes élections fédérales ont montré qu'un quart des électeurs suisses étaient sensibles aux thèses sécuritaires et xénophobes de l'UDC. Avec les millions de francs dont il dispose et les slogans réducteurs qu'il utilise, ce parti a complètement dévoyé la démocratie directe de notre pays.

La démocratie directe, Antoine Chollet la défend avec passion dans un petit ouvrage qui se lit avec intérêt. Et pourtant, il commence par un constat sans complaisance: «Tous nos systèmes politiques constitutionnels sont construits ainsi: ce sont des régimes élitistes. Le pouvoir appartient à un petit nombre de personnes, le peuple n'y exerçant qu'une fonction de légitimation, principalement par le biais des élections».

Plus que jamais, l'actualité nationale ou mondiale (le printemps arabe par exemple) met en question le pouvoir du peuple. Là, il se révolte pour exiger davantage de démocratie. Ici, il désavoue le pouvoir en place, En une centaine de pages, Antoine Chollet montre quels sont les atouts exceptionnels, les dérives ou les illusions de la démocratie directe. Il se montre sévère sur la politique suisse. Il décèle dans ses élites des tendances clairement anti-démocratiques. Et inversement, il expose les raisons d'une confiance renforcée en l'institution même de la démocratie directe.

Les nombreuses réflexions contenues dans le livre méritent toutes  d'être méditées. Prenons-en une par hasard: «Le gouvernement représentatif se caractérise par un ensemble de mécanismes permettant d'éloigner le peuple du pouvoir tout en ne se l'aliénant pas complètement. Son exemple le plus abouti est la pratique des élections, lors desquelles des citoyens vont choisir, théoriquement en toute liberté, qui va décider à leur place toutes les questions politiques durant les quatre ou cinq prochaines années».


« Je crains que les animaux ne considèrent l'homme comme un être d'une espèce qui a perdu le bon-sens animal de la plus douloureuse façon, - comme étant l'animal extravagant, l'animal hilare, l'animal larmoyant, l'animal voué au malheur ».
Nietsche


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