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La chute des dictateurs arabes les uns après les autres aura été pour 2011 un ensemble d'événements importants, époustouflants, et non prévisibles par leur ampleur. Les conséquences de ces bouleversements, elles non plus, ne sont pas prévisibles.
Dans ces pays du Sud, nous avons assisté à un sursaut des consciences subitement avides de liberté. Une aspiration profonde, contagieuse et impressionnante, dont il me semble pourtant qu'elle comporte une non moins profonde dose d'illusions sur ce que représente la liberté: liberté souhaitable et réalisable.
Chez bien des combattants qui nous ont été montrés, on ressentait l'espoir d'un monde à l'occidentale, avec un Etat-providence et un grand accès à la consommation pour tous.
Le résultat final, que l'on peut maintenant prévoir, c'est une plus grande misère matérielle du peuple. Les difficultés matérielles accrues ne peuvent qu'accompagner les changements et les rivalités d'influences. Ensuite, contre le désespoir, reste la dernière illusion possible: l'intégrisme religieux et l'appel au guide spirituel.
Actuellement, tous les peuples semblent préférer les illusions de la croissance continue à une véritable prise en charge d'eux-mêmes. Cette prise en charge de ses besoins de subsistance pour le maintien de la vie et de la santé, source d'autonomie, demande un éveil à la conscience que n'ont pas encore les peuples du Nord comme du Sud. C'est pourquoi, pour l'instant, la vraie liberté-responsabilité nous échappe (à nous comme aux peuples arabes), nous rendant à la merci de faux guides spirituels ou politiques qui imaginent pour nous des solutions renforçant leur propre puissance à eux.
Je pense donc que la vraie révolution, au Sud comme au Nord, reste à faire.