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Face à ce qui vient de se passer en Afrique du Nord et ce qui se passe en Syrie, on peut se poser la question. Etant donné le prix du sang versé par ces différents peuples, il nous semble préférable d'utiliser le terme de révolution. Dans son livre Sous les yeux de l'Occident, Joseph Conrad a écrit en 1910:
« … dans une vraie révolution, ce ne sont pas les meilleurs qui mènent. Une révolution violente tombe d'abord dans les mains des fanatiques à l'esprit étroit et d'hypocrites tyranniques. Ensuite vient le tour de tous les rares intellectuels et prétentieux de l'époque. Vous remarquerez que j'ai laissé de côté les simples coquins. Quant aux scrupuleux et aux justes, aux natures pleines de noblesse, d'humanité et de dévouement, aux désintéressés et aux intelligents, tous ceux-là peuvent bien lancer un mouvement – mais il leur échappe. Ils ne sont pas les chefs d'une révolution. Ils en sont les victimes: victimes du dégoût, du désenchantement, souvent du remords. Des espoirs grotesquement trahis, des idéaux caricaturés: voilà la définition du succès révolutionnaire. Il y a dans chaque révolution des cœurs brisés et des succès de ce genre ».
On peut donc perdre une révolution comme on perd une guerre. A l'heure actuelle, on peut admettre que trois des opposants sur quatre sont parvenus à leur fin: renverser les gouvernements tyranniques en place. Par contre, s'ils n'ont pas «perdu», ils se trouvent au pied du mur, c'est-à-dire «Que faire après ?». Question que nous nous posons avec et pour eux dans le forum de ce numéro.