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De nombreux d'écrivains, et pas des moindres, pressentent un grand chambardement dans un avenir proche. Le plus fameux appel, véritablement prophétique, est celui du Club de Rome qui, en 1972 déjà, avait alerté le monde sur les limites de la planète terre, dans son rapport The Limits to Growth traduit un peu rapidement «Halte à la croissance». Les auteurs en étaient quatre savants du MIT à Boston: Donella Meadows, Jörgen Randers, Dennis Meadows, et William Behrens.
En 1977, Denis de Rougement, philosophe «européen», écrivait: «Je sens venir une série de catastrophes organisées par nos soins diligents quoique inconscients.» La même année, René Dumont, un de nos maîtres à penser tiers-mondistes, publiait «L'utopie... ou la mort». Ayant été peu ou pas entendu, il récidivait avec «Un monde intolérable: le libéralisme» (1988), une critique du système qui anticipe celle des altermondialistes. Le livre «Un monde à la dérive», réunit en 2005 les «Entretiens et débats avec Cornelius Castoriadis», le philosophe et psychiatre gréco-français.
Dans une conférence tenue à Québec en 2001, l'écrivain français Jean-Claude Guillebaud posait la question pertinente «L'homme est-il en voie de disparition?». Peu après, l'équipe de l'IUED (Institut universitaire d'études du développement) sortait une série d'essais, «Brouillons pour l'avenir – Contributions au débat sur les alternatives» (2003), où l'analyse du désastre de l'idéologie occidentale du capitalisme – voir en particulier Gilbert Rist: Le développement, histoire d'une croyance occidentale (1996) – tient une place primordiale. L'écrivain français Yves Paccalet y allait en 2006 de son pamphlet «L'humanité disparaîtra, bon débarras». Enfin, dans son dernier essai, Amin Maalouf nous parle du même phénomène, qu'il appelle «Le dérèglement du monde» (2009).
Entre-temps étaient venus les auteurs critiques du concept de croissance, et en général partisans de la décroissance sélective, André Gorz (1991!), Ivan Illich avant lui, Raimon Panikkar, Majid Rahnema, Albert Jaccard, Olivier Abel, Jean-Paul Besset, Jean-Claude Besson-Girard, Vincent Cheynet, Nicholas Georgescu-Roegen, Serge Latouche (son livre «Le pari de la décroissance» est le plus dense et le plus informatif), Stéphane Lavignotte, Olivier Abel, Vandana Shiva, Susan George, Arundathy Roy et tant d'autres (bibliographie à disposition).
Après cela, quand éclate la bulle des spéculateurs et autres banquiers malhonnêtes, souvent assassins certains analystes et politiciens culottés, naïfs ou ignorants, tous menteurs, osent prétendre en 2007 que «personne n'avait prévu cette crise». Crise à la fois morale, climatique, économique, écologique, énergétique, alimentaire, ... fort bien synthétisée par le philosophe français Michel Serres dans son dernier ouvrage paru: «Le temps des crises» (2009). En Bolivie, le théologien Gregorio Iriarte va jusqu'à affirmer que le néolibéralisme est entré en coma !