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Lorsqu'en 1990 j'ai mis un terme à ma pratique médicale, j'ai commencé à noter au jour le jour les idées qui me semblaient mériter réflexion.
En 1992, Claude Roy, dont je lisais alors son Rivage des jours (Gallimard) paru cette même année, note que son ami Octavio Paz écrivait deux ans auparavant: « … que l'économie de marché n'est pas la panacée, qu'elle produit de graves injustices, que produire pour consommer et consommer pour produire, c'est une vie mutilante » (page 31).
En 1996, Bernard Bertossa, procureur général à Genève, in Denis Robert La Justice ou le chaos (Stock, 1996 (page 45) écrit: « L'économie s'est mondialisée. Le pouvoir économique échappe aux pouvoirs nationaux, alors que le pouvoir politique est encore très nationaliste. Et il n'y a pas encore de contre-pouvoir international suffisant pour imposer des règles démocratiques à l'activité économique. »
En février 1998, dans 24 Heures, J.-L. Strohm au contraire vante la politique économique libérale en ces termes: « La politique de l'emploi coûte et elle fournit du travail à court terme. La politique de l'entreprise rapporte et elle fournit du travail à long terme ». Personne ne relève le gant.
En 1998 également, José Ribeaud alerte ses lecteurs dans un livre intitulé Quand la Suisse disparaîtra (L'Aire, 1998). Il écrit (page 255): « Il s'avère que l'économie ultralibérale – moteur de la globalisation économique – est incompatible avec la tradition d'entraide et de solidarité confédérale, car elle repose sur la morale du profit et non sur le principe de subsidiarité ».
Et c'est finalement en 1999 que Michel Freitag, professeur de sociologie à l'Université du Québec à Montréal, publie en collaboration un livre Le monde enchaîné, aux Editions Nota Bene. A ce titre, il donne deux séries de cinq entretiens d'une demi-heure chacun en novembre 2001 et février 2002 à RSR Espace 2, dont j'ai grandement bénéficié tant l'orateur était un excellent enseignant.
Il fit l'historique de la genèse du capitalisme, démontra que la globalisation n'est pas l'aboutissement inéluctable de l'évolution de l'économie, mais une invention de quelques économistes qui aurait pour conséquences des effets délétères sur toutes les sociétés du monde.
Mon camp était vite choisi! Et finalement, j'ai appris tout récemment qu'en 1976, un nommé Milton Friedmann, futur prix Nobel, parla pour la première fois d'une économie «virtuelle». Tout était dit…
« L'homme blanc est le pire des prédateurs de notre planète. »
Cette réflexion est encore d'actualité; on ne le redira jamais assez.