Armée suisse, « quand tu nous tiens, on peut bien dire adieu prudence! »
Avant de remplir notre bulletin de vote, réfléchissons quelques instants sur ce qui s'est passé dans le monde depuis le début du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui.
D'abord et surtout, une surpopulation effrayante qui va étouffer le genre humain si l'on n'y met pas bon ordre. Parmi tous les malheurs qui s'y sont ajoutés, plusieurs ont des relations de cause à effet manifestes avec elle.
Ensuite, une guerre mondiale numéro 1 (1914-18, 8 millions de morts, militaires pour la plupart). Puis nous avons assisté à la montée des totalitarismes (Hitler, Lénine, Staline, Empire nippon) des systèmes dans lesquels la société toute puissante maltraite les individus. S'en est suivi la Seconde Guerre mondiale (1939-45, 65 millions de morts, civils pour la plupart). L'étape suivante, par réaction au totalitarisme, est caractérisée par l'individualisme et son corollaire le néo-libéralisme. La liberté individuelle et ses droits éclipsent ses devoirs et ses responsabilités vis-à-vis d'autrui, et donc de la société! Bilan: la richesse du monde est accaparée par une toute petite partie de la population (les privilégiés dont nous sommes) et pour les victimes du système, la généralisation de la misère, de la pauvreté, de la faim et de la soif.
Et puis, coup de tonnerre dans le ciel bleu, voici le 11 septembre 2001, signal précurseur de l'effondrement, sept ans plus tard, de l'économie spéculative et vicieuse. Ce désastre secoue les fondements mêmes des démocraties – «le plus mauvais des systèmes à l'exclusion de tous les autres», pour reprendre l'expression de W. Churchill concernant le capitalisme.
L'énergie atomique. On l'utilise pour faire marcher les usines et chez les nantis pour leur confort (pensez à toutes ces nanas à demi nues qui vivent dans des appartements climatisés à 24 degrés de température à toutes les saisons!). Et pourtant, nous sommes encore totalement incapables de maîtriser les nuisances de ce type d'énergie!
Les hydrocarbures. La chimie en a un besoin constant pour fabriquer toute sorte de choses très utiles dans la vie courante. Or, nous les brûlons joyeusement en bouleversant l'équilibre écologique de la terre: des avions à gogo, 3500 camions empruntant l'autoroute du Gothard tous les jours ouvrables; papa et maman habitant une belle villa à l'orée d'une forêt du Gros-de-Vaud: papa doit donc avoir un bion salaire; il travaille à Genève et s'y rend en voiture; maman utilise la seconde voiture de la famille pour conduire les enfants à l'école et à leurs leçons de musique; j'en passe et des meilleures.
Nous gaspillons l'eau potable quand bien même elle fait défaut à des millions de personnes. En Suisse, nous dépensons pour la santé davantage qu'un milliard de francs par millions d'habitants et c'est encore trop peu…
Maintenant, je m'adresse à la majorité probable de la votation à venir (rédaction: l'achat de nouveaux avions de combat): «Dans ces circonstances, vous voudriez que je donne mon blanc-seing à une dépense d'autant de milliards que j'ai de doigts à une main pour une armée qui n'est plus actuellement qu'une carte de visite pour nos voisins immédiats, alors que le reste du monde en rit et/ou s'en fout complètement». Et bien, non, je ne ferai pas cela.