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Le chef du gouvernement italien, le septuagénaire Silvio Berlusconi, entretient une idylle avec un jeune mannequin de 18 ans, ce qui a fini par convaincre son épouse de demander le divorce. Par ailleurs, première fortune du pays, il a mis son empire médiatique au service de ses ambitions politiques. Il s’est maintenu au pouvoir grâce à un populisme sans vergogne et sans limite. Malgré ses dérapages verbaux et ses casseroles judiciaires, ce personnage ubuesque, grotesque et sans culture est soutenu par la majorité des électeurs de la Péninsule. Affligeant!
Et la France? Elle aussi est dirigée par un président qui a été élu à une confortable majorité. Et pourtant, Nicolas Sarkozy cumule un nombre impressionnant de défauts: un ego démesuré, une paranoïa agressive, une frénésie bling-bling, une incapacité à reconnaître la moindre erreur. Il parle bien, promet tout (sans jamais tenir ses promesses et en accentuant les inégalités sociales) et les électeurs tombent dans le panneau. Affligeant aussi!
Plus près de nous, dans le canton de Neuchâtel, deux conseillers d’État n’ont pas été réélus. Tant Roland Debély (radical-libéral) que Fernand Cuche (Verts) n’ont pourtant pas démérité. Ils devaient gérer des départements difficiles et ont été amenés à prendre des décisions impopulaires. Ils ont fait leur travail consciencieusement, refusant, pour l’équilibre des finances et le bien de l’État, de concéder ce qu’ils savaient ne pas pouvoir donner.
La défaite de Fernand Cuche est particulièrement regrettable. Cet homme aimable, simple, animé du désir de servir, a fait pour la protection de l’environnement davantage que tous ses prédécesseurs. Il a fait passer au Grand Conseil une loi sur l’énergie qui est un modèle du genre (et que la droite conteste par le lancement d’un référendum). Il a pris des mesures pour mieux gérer les déchets et pour améliorer la qualité de l’air. Il a aussi veillé à améliorer l’offre des transports publics.
Hélas, il a subi les attaques sournoises d’adversaires qui n’acceptent pas de remettre en cause la moindre parcelle de leurs privilèges pour sauvegarder la qualité de l’environnement et garantir un avenir décent à nos enfants. Un jour, on se souviendra qu’il avait raison. Mais, comme le dit Guy Béart dans une de ses chansons, «le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté».
Moralité de cet éditorial: en politique, pour gagner, vaut-il mieux être malhonnête, macho et flambeur que loyal, désintéressé et compétent? Les errements des électeurs, trompés par des médias entièrement à la solde du pouvoir, ne sont hélas pas prêts à s’atténuer.