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La haine de l’Occident
Jean Ziegler
Éditions Albin Michel, octobre 2008
L’auteur s’y montre plus que jamais défenseur de la veuve et de l’orphelin. De différents points de vue, il raconte l’histoire de la colonisation des peuples du Sud et ce qui s’en est suivi. Il énumère les «Comment responsabiliser l’Occident et le contraindre à respecter ses propres valeurs? Comment résoudre les problèmes que cela pose à notre époque, et en particulier dans son avant-propos, la question: désarmer la haine du Sud? Dans quelles conditions concrètes le dialogue peut-il être amorcé?, et répond: «Mon livre voudrait mobiliser des forces pour contribuer à la résolution de ces questions et mettre un terne à la tragédie».
Le livre comporte cinq parties et un épilogue. Voici les titres des parties: 1) Aux racines de la haine; 2) La filiation abominable; 3) La schizophrénie de l’0ccident (en bref, «on vous aidera» mais on ne fait rien); 4) Nigeria, fabrique de haine; 5) Bolivie, la rupture. En effet, en 2006, le président (un Indien) élu a recueilli 53% des voix. Jean Ziegler assistait à la cérémonie d’investiture. (J’ai renoncé aux «résumés» qui ne font que déflorer les textes et me contenterai de citations tirées de l’épilogue; l’auteur y expose clairement sa position).
«Si nous avons insisté, tout au long de ces pages, sur la nécessaire reconstitution mémorielle (à mon sens de lecteur, c’est bien ce que le Conseil fédéral avait pressenti lorsqu’il a commandité le rapport Bergier), c’est parce que c’est dans leurs cultures autochtones, leurs identités collectives, leurs traditions ancestrales que les peuples du Sud puiseront le courage d’être libres».
L’auteur martiniquais Aimé Césaire le disait déjà en 1956: «L’heure de nous-mêmes est venue» mais cela n’est possible, dit en substance Jean Ziegler, «que si l’0ccient s’éveille à la souffrance, entend la colère des peuples du Sud, change radicalement ses méthodes, car sinon, la haine pathologique l’emportera».
Beaucoup des «choses vues» qui émaillent le texte sont inoubliables, je puis l’affirmer. «Des yeux qui ne voient pas, un cœur qui ne sent rien» (chanson cubaine parlant des Blancs), gardons-nous de continuer d’être cela, c’est le message essentiel de ce livre.