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Juin 2007
La construction de soi, Alexandre Jollien
Lu par : Edith Samba

«La construction de soi», un usage de la philosophie
Alexandre Jollien
Éd. Le Seuil

Pour se défaire de l’impuissance du handicap, des peurs et des entraves du quotidien, l’auteur nous raconte, avec beaucoup d’humour et de lucidité, son parcours en compagnie de «Dame Philosophie», égérie de ses philosophes préférés. Auprès d’Erasme, Schopenhauer, Boèce, Epicure et bien d’autres, il découvre concepts et exercices qu’il approche comme une thérapie de l’âme, un art de vivre et de rester debout.

Ces outils spirituels, qui encouragent à avancer dans la paix, sont soumis à la pression du quotidien, faite de craintes réelles et, plus grave, imaginaires. Depuis les stoïciens qui rappellent sans cesse de revenir à la réalité pour éviter que l’esprit ne vienne imposer des phantasmes à faire trembler les plus téméraires, au bon usage du doute, inspiré par les pyrrhoniens qui dénoncent la prétention de tous les dogmatismes, on chemine en compagnie de «Dame Frayeur» qui confesse ses multiples pièges, ruses et tours pour nous faire baisser les bras, reculer, abdiquer… À se laisser obséder par la peur de la peur, ne distinguant plus celle qui alarme naturellement d’un péril, de l’angoisse comme pur produit fantasmagorique, on en oublie de goûter aux joies du quotidien. A combattre sans cesse contre elle, nous lui donnons justement le pouvoir de nous dominer et qu’au lieu de la fuir, nous ferions mieux de l’éduquer.

La correspondance avec la Mort, la Grande, celle qui met en lumière la Vie elle-même, nous rappelle toutes les autres, les petites de tous les jours, celles qui font que jamais, au grand jamais, nous ne pouvons revivre les heures ou les années passées.

Ce dialogue intérieur invite à se libérer du passé, des regrets et de la haine de soi pour vivre plus intensément aujourd’hui et maintenant, goûter chaque moment de bonheur offert en cadeau, sans arrière-pensées, dans un état d’esprit qui s’approche du «Bien faire et se tenir en joie» de Spinoza.

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