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Février 2007
Ces impôts qui font perdre la raison!
Auteur : Edith Samba et Rémy Cosandey

Pour le député français Arnaud Montebourg, les forfaits fiscaux accordés en Suisse aux riches étrangers sont des privilèges indécents. A l’opposé, le parti radical suisse préconise la suppression de l’impôt fédéral direct, mesure qui entraînerait un manque à gagner de 13 milliards (le quart du budget de la Confédération!). Autres sujets d’actualité: la concurrence fiscale que se livrent les cantons et les communes, les exonérations accordées aux entreprises qui s’implantent dans certaines régions (et qui provoquent le courroux de l’Union européenne), l’impôt dégressif introduit dans quelques cantons... N’en jetez plus, la coupe est pleine!

À propos des impôts, on dit vraiment n’importe quoi et son contraire. Certains démagogues proposent en même temps une baisse de la fiscalité et une augmentation des prestations des collectivités publiques. On promet des cadeaux à tous mais, en réalité, on n’en accorde qu’aux plus riches. On exige des économies pour pouvoir réduire la charge des impôts mais on se garde bien de désigner les secteurs qui seront sacrifiés.

Il faut le rappeler clairement: les impôts permettent à la collectivité d’assumer les tâches qui relèvent du bien commun et qui sont utiles à tous (enseignement, formation, sécurité, assurances sociales, construction et entretien des infrastructures culturelles ou sportives, etc.). Ils représentent un système juste car ils sont progressifs et tiennent compte de la capacité économique de tous (article 127 de la Constitution fédérale).

Dans certains milieux, on affirme sans rougir qu’une baisse des impôts est dans l’intérêt général. C’est un mensonge éhonté qu’il faut dénoncer avec vigueur: à moins de démanteler complètement l’Etat (ce qui nuirait en premier lieu aux plus démunis), une réduction de la fiscalité directe entraînerait de nouvelles taxes et des services facturés plus chers. Le chômeur et le bénéficiaire de l’aide sociale devraient payer autant que le directeur de l’UBS ou de Novartis pour une même prestation!

Il faut une fois pour toutes cesser de déraisonner à propos des impôts. Chacun a le droit d’être riche (même si certains salaires ou indemnités sont obscènes), mais chacun a également le devoir de payer une part équitable pour assurer la cohésion de la collectivité. La fraude fiscale ne devrait pas être un jeu, mais un délit pénal. Les fraudeurs ne devraient pas être traités comme des vedettes (de l’économie, du sport ou du spectacle), mais comme des voleurs.

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