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Octobre 2006
Un Dimanche à la montagne, Daniel de Roulet
Lu par : Susanne Gerber

Un Dimanche à la montagne
Daniel de Roulet
Éditions Buchet Chastel, 2006

L'écrivain suisse Daniel de Roulet n'est sûrement pas un inconnu pour vous, lui qui signa en l998 une autobiographie à plusieurs entrées intitulée Double, inspirée en partie par les 3,3 kg de fiches caviardées qu'il reçut du Département fédéral de justice et police en 1995.

Ce n'était pas son premier livre, mais c'est du dernier, paru cette année, dont je vais vous entretenir. Pourquoi? Avouer, 30 ans après, être l'auteur d'un forfait jamais élucidé, ce n'est pas banal. Peut-être trouverez-vous une réponse en lisant Un Dimanche à la montagne. Pour moi, l'auteur a voulu dire tout haut ce qu'il venait de découvrir en ce mois d'août 2002. Axel-César Springer, magnat de la presse allemande, propriétaire du chalet incendié au-dessus de Gstaad, n'était pas le nazi qu'il avait voulu «punir» en 1975, avec la complicité de son amie d'alors.

Troublé par ce qu'il vient d'apprendre, il veut revoir l'endroit où s'élevait la résidence détruite. Alors qu'il n'a plus l'agilité de ses jeunes années, que découvre-t-il sur ce sommet escarpé? Un mur de pierre, un banc, une plaque de cuivre sombre ornée d'un portrait fort reconnaissable: Nicolas de Flue, et ce texte gravé en français et en allemand: «Ce que l'âme est pour le corps, Dieu l'est pour l'Etat. Si l'âme fuit le corps, il tombe en poussière. L'Etat dont Dieu est chassé est voué à la ruine».

Qu'en dites-vous? Nicolas de Flue qui réconcilia les Suisses lors du partage du butin récolté pendant les Guerres de Bourgogne ne nous interroge-t-il pas nous aussi? Et avec l'auteur, n'est-il pas utile de se replonger dans ces années 1970 où beaucoup croyaient qu'il serait facile de construire un monde plus fraternel et que c'était «les autres» qui étaient «les méchants».

J'ajoute que, comme dans un puzzle à assembler, les chapitres, riches de réflexions politiques, se suivent sans ordre chronologique, que passé et présent s'entremêlent, tout en nous faisant participer aux efforts des deux protagonistes qui avancent péniblement dans la haute neige d'un dimanche de janvier 1975. Un livre-témoin passionnant à découvrir.

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