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Avril 2021
La liberté dans le monde
Auteur : François de Vargas

Certes, elle a fait des progrès: l’esclavage a été aboli par les nations d’Europe et d’Amérique du Nord (il existe encore dans bien des pays arabes, en Inde avec les Dalits, en Chine avec les Ouighours). Certes, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) a été proclamée en 1949, les colonies anglaises, françaises, portugaises, ont accédé à l’indépendance entre 1948 et 1975. Des hommes et des femmes ont combattu pour la liberté, notamment le Mahatma Gandhi, le pasteur Martin Luther King, l’avocat Nelson Mandela, de nombreuses Iraniennes. Ils/elles y ont sacrifié leur vie ou leur liberté.

Mais il reste de gros problèmes à notre époque: la liberté des femmes (elles restent quasiment cloîtrées en Arabie saoudite, en Iran, au Yemen, etc.). On peut citer encore: en Asie centrale, les Tibétains, les Ouighours; en Sibérie les habitants des vastes plaines qui se déversent vers l’Océan Arctique. Dans l’Océan Indien, il reste des colonies: les Maldives (ou Falkland), la Réunion (bien que devenue département français); en Amérique latine – même si Pinochet et Videla ne sont plus au pouvoir – il y a encore l’Amazonie ravagée par les feux allumés par Bolsonaro. Avec la défaite de Donald Trump aux élections USA de 2020, on peut espérer que Joe Biden mènera une politique de paix, ce qui serait une grande avancée, car depuis la proclamation d’indépendance de George Washington, les Etats-Unis n’ont jamais cessé d’être en guerre (les plus fameuses étant la Guerre de Sécession et la Guerre du Vietnam).

Mais on ne peut parler de liberté sans parler de durabilité. Il faut parler ici du combat de cette adolescente suédoise, Greta Thunberg, qui s’est consacrée à la durabilité de la planète. C’est ce qu’a compris aussi Dick Marty, ancien procureur et ancien député tessinois, qui a écrit un livre remarquable, Une certaine idée de la justice, qui retrace ses enquêtes sur la CIA, sur le Kosovo et sur la Tchétchénie. C’est ce qu’a compris aussi l’astronome vietnamien Trinh Xuan Thuan qui, pour mieux observer les étoiles, s’est posé au sommet d’un volcan de 4000 mètres à Hawaï (voir son livre intitulé Une Nuit, avec des illustrations splendides: photos d’étoiles à des milliards d’années-lumière, peintures de Münch, de Picasso, de Chagall, etc.). C’est aussi ce qu’a compris le pape Bergoglio, qui a pris le nom de François en souvenir de saint François d’Assise (voir son admirable encyclique Laudato si’).

Et l’on ne peut parler de liberté sans dénoncer les injustices sociales, et sans dénoncer les conditions d’incarcération. Voir les travaux de Jean-Jacques Gautier (1912-1987), de Penal Reform International (PRI), de Vivien Stern (Londres), auteur notamment de «Imprisonned by our prisons», d’Ahmed Othmani (1948-2004, Tunisien qui fut torturé sous Ben Ali, puis devint, à Paris, le président de PRI), de Renate Kicker, de Manfred Nowak et de Walter Suntinger (Vienne), de l’Association Henri Pézerat à Paris (Annie Thébaud-Mony), de l’APT (Association pour la prévention de la torture fondée par Jean-Jacques Gautier à Genève, dont je fus le secrétaire général).

Bref, le combat pour la liberté est loin d’être terminé, mais les combattantes et combattants ne manquent pas non plus.

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