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Février 2021
Auteur : Marc Gabriel
Ça balance pas mal en ce moment. Ça hésite beaucoup. Ça tergiverse longuement. Ça ne sait pas s’il faut ou s’il ne faut pas. Choisir entre économie et vie, ça n’a pas l’air d’aller de soi. Ou plutôt si, il va de soi que l’économie prévaut et il va de soi que la vie ne vaut pas grandchose. En tout cas, la «cause» économique se débrouille plutôt bien. Mais c’est difficile, il faut le reconnaître et ne pas juger trop vite les chers «néo-libéraux» qui dirigent ce pays. Ils ne peuvent se défaire d’une profonde anxiété pour «l’économie» et envisagent, non sans raison, les incroyables et gigantesques pertes «phynancières» que va subir «l’économie». Ah, ce cher Ubu roi serait ravi de voir à quel point son créateur (Alfred Jarry) est d’accord avec le Créateur du dieu pognon.
Il se trouve que nous en sommes arrivés à hésiter entre la bourse ou la vie. Sérieusement? Aussi absurde que le surréaliste Jarry, notre monde est déboussolé. Plaie d’argent n’est pas mortelle et de plus, dans ce pays, un des plus riches au monde, nous AVONS tout l’argent nécessaire pour venir en aide à tous ceux qui souffrent, financièrement parlant, des effets de la pandémie. Je ne suis ni virologue ni banquier, mais il me semble que le bien le plus précieux dont nous disposions, ce ne sont pas nos sous, mais bien nos vies. Curieusement, la vie est la seule chose qui nous a été donnée. Tout le reste, mis à part quelques intimes convictions, a dûment été acheté avec des sous.
Est-ce si difficile que ça que de délier les cordons de la bourse? Est-ce si difficile que ça que de dire à ceux qui gagnent des sommes indécentes de partager un peu au moment où nous sommes toutes et tous dans la mouise? Est-ce si difficile que ça que d’aller chercher les sous là où ils sont? Est-ce si difficile que ça que de constater que ce serait le moment où jamais d’instituer le revenu universel qui aurait permis à tout le monde de traverser la pandémie sans trop de dommages?
Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, j’ai de la peine à ne pas penser à Ubu. Y’a plus une pinute à merdre!