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Indépendamment de leur appartenance à la gauche, à la droite ou au centre, les élus du Conseil général de La Chaux-de-Fonds ne sont pas représentatifs de la population de la ville. Et il en est de même à Neuchâtel et certainement aussi à Genève, Lausanne, Berne, Bâle et Zurich. Alors que la Métropole horlogère compte 24.000 emplois (dont la moitié, il faut le souligner, sont des pendulaires) et qu’elle recense des milliers d’ouvriers, il n’y en a pratiquement aucun qui a été élu au législatif. En revanche, il y a 6 médecins, 4 avocats, 3 autres universitaires, 8 enseignants, 4 indépendants, 2 ingénieurs, 2 fonctionnaires et 5 personnes ayant une profession dans le domaine médical.
Même si les futurs conseillers généraux essaient de se mettre dans la peau de la population, il leur est certainement difficile de comprendre les difficultés financières des personnes qui vivent avec le minimum vital. Le chômeur, le manœuvre ou le bénéficiaire des prestations complémentaires sera-t-il défendu comme il le mérite par des élus qui gagnent 100, 200 ou 300.000 francs par année? Et les aînés? Alors qu’ils représentent 19% de la population, ils sont abondamment biffés et peu rajoutés. En un mot, ils sont complètement absents des autorités. Seule exception: les médecins.
Plus encore que la répartition professionnelle, il y a lieu de s’inquiéter de la participation misérable au scrutin: 31%. C’est dire que 7 citoyens sur 10 n’ont pas fait leur devoir civique. Les citoyennes et citoyens suisses ont la chance de pouvoir se prononcer au moins 4 fois par année sur toutes les questions importantes qui engagent leur destinée. De plus, cas unique au monde, ils ont le droit de lancer des initiatives et des référendums. De nombreux pays nous envient d’avoir une démocratie participative. Malheureusement, les Suisses ne sont pas conscients du privilège qu’ils possèdent et s’abstiennent en masse de voter.
Il y a quelque temps, une de mes connaissances, pourtant cultivée, m’a demandé très sérieusement quelle différence il y avait entre la gauche et la droite. Je suis resté pantois devant une telle ignorance. Il serait peut-être temps qu’on développe l’instruction civique dans les écoles.
L’année prochaine auront lieu les élections cantonales neuchâteloises. Avec le système de la circonscription unique qui a malheureusement été accepté par le peuple, on peut penser que les autorités, qui sont déjà très élitistes, le seront encore davantage. En effet, seules des personnalités connues dans l’ensemble du canton pourront être élues. Et ce n’est malheureusement pas le cas d’un ouvrier ou d’une infirmière.
Rémy Cosandey