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Décembre 2016
«S’il te plaît, dis-moi que tu m’aimes»
Auteur : Mousse Boulanger

Notre époque va de crise en crise, les subprimes entraînent l’économie, la chute des prix de l’essence entraîne des guerres, la prolifération des drogues entraîne la révolte de la police, la consommation de l’électricité entraîne la crise du nucléaire, mais la pire des crises que traverse l’humanité est sans contredit l’incapacité d’aimer.

L’amour-propre, c’est-à-dire l’égoïsme, et l’individualisme triomphent sur la vision, l’accueil de l’autre. Il n’y a qu’à voir le nombre de divorces qui accablent les mariages dans notre pays. On s’est promis de s’aimer pour la vie, on ne peut plus se passer l’un de l’autre, on se dit les mots les plus tendres, et après quelques mois, avec un peu de chance quelques années, tout s’effondre: on n’est plus capable de s’aimer, l’égoïsme reprend le dessus et les belles qualités tant admirées ne sont plus que défauts insupportables. Aveuglés par notre orgueil, notre petit quant-à-soi, les mots doux ne sont plus qu’aigreurs.

Celui qui meurt sans avoir aimé meurt sans avoir vécu. Cécile Fée,1832

Nous vivons une époque difficile, époque que nous avons forgée nous-mêmes et dont nous avons perdu le gouvernail. Ce n’est plus nous qui conduisons la vie, ce sont les événements qui nous mènent et, pris dans le tourbillon du profit, nous ne parvenons plus à nous arrêter pour écouter notre propre cœur et encore moins celui des autres.

On peut tout acheter, tout compter en valeur monétaire, rien ne résiste à la corruption, l’argent brille plus fort, plus éclatant que le soleil. Pourtant les dépressions se succèdent, les suicides sont de plus en plus courants, à tous les âges, ce sont là des signes que nous ne sommes pas heureux, que nous ne connaissons plus la joie d’aimer, de se sentir aimé, de pouvoir lire l’amour dans les yeux de l’autre. Si la solitude peut être douce à vivre, il faut qu’elle soit habitée par l’amour. Aujourd’hui elle n’est plus qu’un squelette qui fait résonner le vide, le froid, l’abandon, le désespoir. Allons-nous comprendre avant la disparition de notre humanité, allons-nous comprendre que l’amour n’est pas coté en bourse, qu’il se donne mais ne s’achète pas. Il n’y a plus que dans les vieilles chansons qu’on s’aime pour toujours. Ah! Si on pouvait en faire revivre les paroles et dire chaque matin «Aimons-nous les uns les autres.»

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