Logo Journal L'Essor
2024 2023 2022 2021 2020 2019 2018
2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011
2010 2009 2008 2007 2006 + 100 ans d'archives !
Rechercher un seul mot dans les articles :
Article suivant Numéro suivant
Numéro précédent Article précédent   index de ce numéro

Août 2016
La crèche, ou pas ?
Auteur : Christiane Bonder

Autrefois, la vie était essentiellement paysanne, consacrée à l’élevage du bétail et aux travaux des champs. Les semis puis les récoltes se suivaient au rythme des saisons jusqu’à l’hiver venu, temps de repos pour la nature et les hommes, temps des petites réparations et autres réfections. Parents et grands-parents, adultes, enfants, chacun avait sa tâche, son rôle à jouer et l’on vivait dans le partage et la communication. L’existence avait un sens, les liens familiaux étaient forts et, du plus jeune au plus âgé, chacun s’y trouvait apprécié, écouté.

Tout a changé bien sûr, s’est rationalisé et cette vie à la campagne a presque disparu. Dès lors, que s’est-il donc passé pour que notre société devienne aujourd’hui le reflet d’un tel malaise, d’un tel déséquilibre? Les mouvements féministes auraient-ils manqué de clarté ou été mal compris, eux qui en appelaient à une entraide au sein de la famille, à une égalité des droits mais encore au respect salarial pour un même emploi de l’homme ou de la femme?

Nous assistons aujourd’hui à une curieuse inversion des rôles, les femmes portant de plus en plus la culotte, tandis que les maris démissionnent et se soumettent, perdent leur autorité. L’épouse ayant suivi l’école de police ou une formation de mécanicien sur machines agricoles, il est évident que le mari n’a qu’à se tenir coi. Le rôle de la femme au foyer étant perçu de manière dévalorisante, madame s’est elle-même créé une vie de galère en optant pour un travail à plein temps. Tôt le matin, et par n’importe quel temps, elle court pour aller déposer son enfant à la crèche, vient le rechercher le soir avant de faire quelques courses et de rentrer pour préparer le repas. Même s’il existe une meilleure entraide au sein du couple, l’emploi du temps au quotidien aboutit à une ambiance survoltée et au désenchantement.

Les divorces sont devenus monnaie courante. Les couples se recomposent en se partageant les enfants comme s’ils étaient des petits pains, ces derniers étant facilement quatre à cinq issus de part et d’autre d’un précédent mariage. Ces enfants-là ne savent plus vraiment à quel saint se vouer, perturbés d’avoir quitté un de leurs parents pour un ou une remplaçante qu’ils n’ont pas toujours «à la bonne».

Pourquoi la femme qui offrirait sa présence à ses enfants lorsqu’ils rentrent de l’école, les aiderait à faire leurs devoirs, les écouterait, pourquoi ne recevrait-elle pas un salaire pour son travail, puisque l’éducation des enfants en est un? Vaut-il vraiment la peine de vivre à un rythme infernal si l’on compte que les trois quarts de son salaire pour un emploi à plein temps repartent pour payer la crèche ou une maman de jour? C’est un travail que pourraient assumer en alternance le mari ou l’épouse de manière à ce que les enfants soient plus stables, plus équilibrés. Un tout petit, et c’est la nature qui l’a voulu ainsi, aura toujours besoin de la tendresse et de l’écoute de sa mère. Aller contre ces lois, c’est aller à l’envers du bon sens. Rien n’empêche cette maman de reprendre un emploi plus tard lorsque ses enfants auront moins besoin de sa présence.

Espace Rédaction    intranet
© Journal L'Essor 1905—2024   |   Reproduction autorisée avec mention de la source et annonce à la Rédaction  |       Corrections ?