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Février 2009
Un système au service de tous
Auteur : Rémy Cosandey

Depuis la rédaction de notre dernier éditorial, la situation financière et économique s’est encore aggravée ans le monde. Alors qu’on parlait simplement de récession et qu’on annonçait déjà la sortie de la crise pour la fin de l’année, voilà que des prévisionnistes éclairés prononcent le mot tabou: dépression.

Il ne faut pas se leurrer et surtout ne pas écouter les banquiers et les patrons des grandes entreprises qui se veulent rassurants. Ils sont unanimes à désigner la cause de la situation: les excès du capitalisme. À leur avis, il y aura quelques mois difficiles à passer et tout redeviendra ensuite comme avant.

Soyons clairs: ce scénario n’existe que dans l’esprit de ceux qui sont responsables de la crise. En réalité, même s’ils ont contribué à accélérer le mouvement, les excès des spéculateurs et des requins de la finance ne constituent pas la cause principale de la crise. Celle-ci est due au système lui-même, basé sur l’avidité d’une minorité, sur l’argent facile et sur le mensonge.

Pendant des années, on a fait croire que les salaires indécents des grands patrons et les dividendes généreux versés aux actionnaires contribuaient à l’augmentation du niveau de vie général. Le conseiller d’État neuchâtelois Jean Studer a résumé ainsi la situation dans une émission de Mise au Point: «Comment a-t-on pu faire croire que la cupidité de quelques-uns pouvait servir au bonheur de tous».

Dans beaucoup de pays – aux États-Unis notamment – on a artificiellement dopé le pouvoir d’achat des classes moyennes et modestes en leur permettant de s’endetter exagérément. À l’échelle planétaire, le jeu de l’avion s’est écroulé!

Le système capitaliste a fait la preuve de son échec, ce que le comité rédactionnel de l’essor avait annoncé depuis longtemps. Le communisme ayant lui aussi été un fiasco, il faudra inventer une nouvelle économie, mais pas avec ceux qui ont été les fossoyeurs du système actuel.

Lors du récent Forum de Davos, la chancelière allemande Angela Merkel a émis l’idée de constituer une sorte de Conseil économique mondial placé sous l’égide de l’ONU. Il y a là matière à réflexion. Mais, quoiqu’il en soit, il faudra prévoir de solides garde-fous pour que le système soit au service de tous et non d’une minorité de rapaces.

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