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Juin 2008
La face noire de l’Euro 2008

Jusqu’au 29 juin se déroulera un événement dont on parle beaucoup: l’Euro 2008. Cette grande compétition de football fera vibrer et, pour beaucoup, permettra d’oublier pendant trois semaines les soucis quotidiens. S’enthousiasmer, s’identifier à une équipe, voir du beau jeu, ressentir des émotions, voilà qui est fort louable. Outre l’argent (omniprésent) et la violence (toujours possible malgré les dispositions prises) il y a deux éléments qui constituent la face noire de cette manifestation.

Tout d’abord, il faudra satisfaire les besoins en chips et en frites des spectateurs et des téléspectateurs. Or, on manque actuellement des précieuses tubercules en suisse. Qu’à cela ne tienne: à l’heure de la mondialisation, on fera ses emplettes dans un autre pays! Le problème, c’est qu’on a acheté plusieurs milliers de tonnes de pommes de terre à l’egypte qui, comme beaucoup de pays d’afrique et d’asie, est confrontée actuellement à une grave crise alimentaire due à l’explosion du prix des céréales. Au caire et dans d’innombrables villes du sud, il faut faire deux ou trois heures de queue pour trouver un bout de pain ou un peu de riz. A cause de la demande toujours plus forte des pays émergeants et surtout de la scandaleuse spéculation sur les matières premières, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants meurent de faim ou sont victime d’une grave sous-alimentation. Et, pour notre confort, on va leur prendre le peu qui leur reste! Entre deux phases de beau jeu, pensons donc aux injustices du monde et aux dégâts du néolibéralisme: les patates de l’euro 2008 deviendront alors très indigestes!

Seconde remarque: plus de 1000 motards ont escorté l’équipe du portugal de Genève à Neuchâtel. Et des milliers de supporters portugais enthousiastes ont pris d’assaut tous les ponts d’autoroute du parcours. Total: des dizaines de milliers de litres d’essence brûlés. A l’heure de la crise pétrolière, a-t-on songé à cet aspect de la chose ?

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