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Octobre 2007
Dimanche noir pour le social
Auteur : Edith Samba et Rémy Cosandey

Les résultats des élections fédérales sont limpides: l’UDC a triomphé, les Verts ont fait un bond en avant et les socialistes ont pris une claque. La droite, nettement dominée par son aile isolationniste et populiste, a renforcé ses positions, alors que la gauche sort divisée et affaiblie. Malgré une économie flamboyante, l’écart se creuse toujours davantage en Suisse entre les riches et les plus démunis. Des centaines de milliers de personnes vivent dans la pauvreté, parfois même dans l’indigence. Et pourtant c’est le camp des riches qui a gagné. Triste dimanche noir pour le social!

La victoire de l’UDC s’explique tout d’abord par la campagne nauséabonde menée par ce parti, campagne jouant sur les peurs et la désignation de boucs émissaires. Mais elle est due aussi à la naïveté et à la suffisance des socialistes qui ont perdu le contact avec leur ancienne base ouvrière et qui se préoccupent davantage de questions sociétales que de questions sociales.

Le principal enseignement de ces élections, c’est que l’esprit de concordance qui a contribué à l’équilibre et à la prospérité de la Suisse est sérieusement menacé. Comment sera-t-il possible à l’avenir de gouverner un pays avec des élus qui défendent l’intérêt général et d’autres qui offrent des cadeaux fiscaux somptueux aux plus riches, avec des ministres qui jouent honnêtement le jeu de la collégialité et d’autres qui se comportent en chefs de clans?

Le 21 octobre, le peuple suisse ne s’est pas prononcé sur des programmes, mais sur des slogans. Il a été abusé par une publicité agressive (payée par on ne sait qui!) et par des formules réductrices. Mais, dans notre démocratie, le peuple a toujours raison et il n’est pas question de remettre en cause la légitimité des résultats.

Allons donc de l’avant! Le 12 décembre, l’élection du Conseil fédéral ne devrait pas être une question d’hommes et de femmes, mais une question de programme. Il est indispensable que les partis s’entendent sur un certains nombre de points, par exemple la politique étrangère (avec notamment la position de la Suisse face à l’Europe), les priorités sociales et la lutte contre le réchauffement climatique. Ceux qui partagent les mêmes conceptions forment le gouvernement et ceux qui sont en désaccord passent dans l’opposition. Les instruments de la démocratie suisse (l’initiative et le référendum) sont suffisants pour que les minoritaires puissent exprimer leurs voix, ce qui n’est pas le cas en France et dans tous les pays qui nous entourent.

La journée du 21 octobre 2007 restera un mauvais souvenir mais elle devrait marquer le réveil de tous ceux qui sont attachés à la concordance et à la paix sociale. Et, pour conclure sur une note positive, soulignons tout de même que 71% des Suisses n’ont pas voté pour l’UDC.

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