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Juin 2019
Alain Guillez, au service des plus pauvres
Auteur : Rémy Cosandey

Depuis plusieurs dizaines d’années. Alain Guillez, domicilié à Tavel (Fribourg), oeuvre sans relâche en faveur de plusieurs pays africains. Nous lui avons demandé les raison de son engagement.

C’est à la fois naturel et surnaturel. Dieu se soucie des petits et des humbles de ce monde marchandisé, dirigé par des malades, et dans lequel l’être humain n’en est plus un. Il faut sans cesse rappeler ce cadeau de la vie reçu de Dieu en agissant par solidarité pour préserver ce formidable don de la vie. D’où mon engagement sur le continent africain.

Comment choisis-tu tes pays? — Je vais souvent à Madagascar car j’ai une prédilection pour ce pays. Mais je réponds positivement quand on me demande «Pourriez-vous?» Je m’organise alors et je pars quand je peux.

Quelles sont tes priorités? — Plantation d’arbres fruitiers et revitalisation des sols avec les paysans du Nord Cameroun. Et comme je suis sourcier, je recherche de l’eau (nappe phréatique, source, rivière souterraine). Le forgeron dans un des villages où je vais travailler prépare des outils dont je lui ai envoyé des photos. Il est très motivé et se réjouit vraiment de leur fabrication; il faut des outils adaptés en fonction des sols, tout cela pour répondre aux besoins des gens sur place. Pour la construction de puits avec les moyens du bord, je leur enseigne sur le tas des pratiques économiques et efficaces en m’inspirant des méthodes des anciens et grands artisans avec qui j’ai été formé en maçonnerie traditionnelle.

Quels sont tes sujets de satisfaction et tes regrets? — Avec mon épouse, nous avons travaillé avec des réfugiés au Nord Kenya quand il y avait la guerre entre la Somalie et l’Ethiopie. Ces gens sont devenus des jardiniers du désert, malgré les obus qui passaient au-dessus de nos têtes. Vingt-cinq ans plus tard, je suis retourné au Kenya et un de ceux que j’avais formés m’a dit fièrement: «Tu vois, nous nous sommes spécialisés dans la culture des pastèques et pas seulement des légumes».

Je regrette de voir que ce monde mondialisé étrangle les pays d’Afrique sous la dette et le mot «en voie de…» devrait disparaître pour dénoncer ce scandale qui maintient les gens dans la précarité, la misère et l’ignorance, dictatures à la clé.

Propos recueillis par Rémy Cosandey

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