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Août 2018
Entre rêve et réalité
Auteur : Edith Samba

Face à une économie mondialisée entièrement basée sur le dogme de croissance permanente pour garder un semblant d’équilibre, on se doit de réfléchir individuellement à son mode de fonctionnement de type décroissant, qui prenne en compte ses convictions personnelles, ses valeurs humanistes, ses bonnes raisons raisonnantes. Tendre vers une certaine cohérence, analyser ses capacités d’abnégation et de simplicité demande une sacrée dose de réflexions, de temps à y consacrer, de doutes existentiels et une remise sur le métier régulière. On en est à se demander si une vie y suffira…

Évidemment, surveiller et réguler ses diverses consommations énergétiques, contrôler les multiples contenus de son assiette, décoder ses écheveaux de couvertures d’assurance… sont déjà considérés comme un minimum syndical. Mais il est aussi vivement encouragé de se renseigner sur la provenance du métal de ses trombones, sur le casier judiciaire de son provider préféré, d’apprendre à échapper à tous les objets en plastique qui nous environnent, bref réfléchir à chacun de ses gestes: au secours, laissez-moi descendre de l’avion supersonique… Pour survivre, il reste encore les rêves. Après de régulières séances de méditation pour éponger son stress, on ne devrait pas hésiter à se plonger dans ses utopies, question de recharger ses batteries et sa foi dans le monde, et ainsi préserver sa réserve d’humour. Aussi je m’autorise à lâcher la bride et, comme dit l’autre, délirer sec.

J’aime imaginer un monde économique qui ne fonctionne plus sur le mode compétition à tous les étages, un système qui travaille sur l’équilibre et le respect mutuel, des recherches sur des sujets qui soulageraient le plus grand nombre, ici et ailleurs. Je rêve de fonctionnements politiques qui allègent le fardeau des citoyens au lieu de les écraser au profit des plus favorisés, ceux-ci enfin se conscientisant au fait qu’ils sont d’abord chanceux avant d’être méritants et qu’ils ont le devoir de redistribuer le fruit de leur situation, au départ financée grâce aux efforts de la majorité. J’appelle de tous mes vœux une remise à niveau de notre rapport au monde, aux humains, aux animaux, aux plantes, à l’eau, au sol et à l’air: des études d’impacts globaux, une approche respectueuse des connaissances dites ancestrales, une communication entre tous les éléments, d’égal à égal… L’espace manque, laissez-moi continuer de rêver…

Edith Samba

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