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Février 2017
Émerveillé par une pâquerette
Auteur : Rémy Cosandey

La traditionnelle journée des Chrétiens de gauche romands s’est déroulée le 28 janvier à Yverdon-les-Bains sur le thème «Sauvegarder la Création? Ma foi…». Elle a permis à l’abbé Canisius Oberson de rappeler les merveilles de la nature, la découverte d’une pâquerette au sortir de l’hiver et de souligner l’émerveillement ressenti face à cette fleur.

Dans son passionnant exposé, l’abbé Oberson a souligné que l’avenir était dans le vivre-ensemble, le contraire d’une vie qui prétend pouvoir se passer des autres, dans une autonomie illusoire. «A l’heure des grands défis écologiques, a-t-il affirmé, l’être humain doit retrouver le centre des attentions politiques, citoyennes, économiques et financières. Pour y tendre un maximum, il est indispensable de se serrer les coudes et de réapprendre à nous dire bonjour».

Autre avis personnel, le texte que nous a adressé Pierre Aguet, ancien conseiller national: «Très récemment, à deux jours d’intervalle, j’ai été interpellé par les remarques presque identiques de deux camarades athées. Ils disaient leur parfaite sérénité et leur profonde conviction: «Après la mort, il n’y a que le néant, qu’un retour à la poussière.» Ils ne pouvaient concevoir l’amour d’un Dieu qu’ils nient, ni son accueil dans un paradis imaginé par des hommes peureux de leur disparition définitive.

Ce n’est pas cette attitude, par ailleurs fort respectueuse de ceux qui pensent différemment, qui m’a interpellé. C’est la remarque que tous les deux ont placée à la fin d’une interview pour Pierre et à la fin d’un article pour Anne-Catherine. Qu’ont-ils dit? «Une chose m’a gêné toute ma vie et plus encore en cette fin de vie, c’est le fait de ne pas pouvoir dire merci. Chaque fois qu’un événement heureux se produit, qu’une belle journée se termine, qu’un paysage me remplit d’admiration, je ne sais pas à qui dire merci.»

C’est une chance, voire une grâce supplémentaire que nous n’avons jamais imaginée. Les chrétiens savent à qui dire merci. De plus, je remarque que les poètes qui se disent incroyants sont cependant très nombreux à faire entrer Dieu dans leurs textes. Pour conclure, je reprendrai la formule qui nous vient d’un rabbin de Jérusalem: «Il n’y a rien de plus important dans ce monde que Dieu, qu’il existe ou qu’il n’existe pas.»

L’essor est totalement indépendant des religions et des Eglises. Mais il convenait de publier ces deux témoignages qui sont des odes pour le respect de la nature.

Rémy Cosandey

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