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Août 2015
Le capitalisme de tous les dangers
Auteur : Emilie Salamin-Amar

Si d’aventure vous tapez sur un moteur de recherche le mot «capitalisme», vous n’obtiendrez pas moins de 1.730.000 résultats. C’est stupéfiant! En feuilletant quelques pages de l’Internet, vous apprendrez qu’il s’agit d’un modèle universel, ou d’une mondialisation inévitable, il y est question de responsabilité d’actionnaires voraces, ou bien d’un progrès social indiscutable, ou encore de destruction des ressources naturelles. En réalité, sous ce mot-là se cache un véritable fourre-tout. On y apprend également tout sur les bienfaits et les méfaits du capitalisme. On crie au loup afin d’ancrer profondément dans les têtes le fait qu’aujourd’hui nous sommes en crise et qu’il devient urgent de moraliser les actes politiques qui en découlent, de les contenir, de les justifier et même de les réguler. Reste à savoir quelle est la signification du mot «crise» en chinois, par exemple. Si j’ai choisi cette langue, c’est que l’idéogramme correspondant à ce mot a plusieurs significations: cela peut vouloir dire tout à la fois «danger» ou «occasion». Donc, si l’on en croit le dictionnaire chinois, de cette crise peut sortir quelque chose d’inattendu. Enfin, un peu d’espoir!

On peut légitimement se poser la question de savoir si le capitalisme est porteur de tous les maux. Il me semble qu’il est en lien étroit avec la récession qui n’en finit pas, avec son cortège de chômeurs frappant toutes les tranches d’âges, son lot de licenciements engendrant des mouvements sociaux. Sans oublier le fait que les inégalités qu’il génère, excessives et souvent scandaleuses, touchant de plus en plus d’hommes politiques de la haute sphère, finissent par alimenter un climat de tension permanent et, à chaque nouvelle crise économique, font courir un risque d’explosion sociale partout dans le monde. L’inquiétude est générale, la colère monte inéluctablement. Pourtant, on aurait pu croire que ce système économique mondialisé aurait permis à tout un chacun de choisir son activité en toute liberté, ainsi que son mode de vie. On pensait que le capitalisme allait assurément apporter la paix dans le monde. En fait, nous n’avons eu qu’une trêve. Le monde est à feu et à sang, on pourrait dire que la planète bleue s’est teintée de rouge.

Le capitalisme en tant que système économique, social et politique a du sang sur les mains. Je pense au génocide amérindien, à la traite des esclaves, puis pour aller très vite, au Vietnam, à l’Afghanistan, aux guerres du Golfe, à celles de Libye, de Yougoslavie, du Proche-Orient, du Yémen, ainsi que toutes les autres en Afrique, pour n’en citer que quelques-unes. Il y a tout de même plus de cinq millions de personnes qui meurent de faim chaque année dans le monde.

Mais alors, comment remédier à tout cela? Peut-être qu’il faudrait penser à redistribuer le capital de manière plus équitable? Avec un peu de bonne volonté et une bonne dose de solidarité envers les autres, nous devrions y arriver. Mais, pour arriver à ce stade de pensée, nous devons boycotter les journaux télévisés servis plusieurs fois par jour. Le fait d’écouter en boucle autant d’aberrations, ne nous rend pas plus intelligent, bien au contraire, cela nous enlève notre capacité de jugement, de penser, de réfléchir à la construction d’un avenir meilleur pour tout habitant de cette planète. Disons non à l’anesthésie médiatique généralisée. Pensons et agissons avec notre cœur!

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