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Juin 2011 °
Moins d’Etat, disparités assurées
Auteur : Jean-Claude Jeanneret

Structures de l'école neuchâteloise: moins d'Etat, disparités assurées

En octobre passé, je prenais ma retraite d'assistant d'inspection scolaire après avoir travaillé pour l'Etat dans 12 communes neuchâteloises au service des enseignants et des élèves de l'école enfantine et primaire. J'assurais cet accompagnement pédagogique des titulaires depuis 1980. Mes trois collègues assistantes d'inspection scolaire assuraient ce même service dans les autres communes du canton, sauf au Locle, à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel où les directions d'écoles s'étaient organisées autrement. Lefonctionnement des assistants d'inspection scolaire, mis en place dans les années 70 par l'inspecteur de l'enseignement spécialisé de l'époque, M. Robert Castella, est spécifique au canton de Neuchâtel,apprécié des usagers et envié par d'autres cantons.

Avec mes collègues du Service de l'enseignement obligatoire, nous pensions que, si des changements devaient intervenir dans les structures de l'école neuchâteloise, ce fonctionnement devait être généralisé à tout l'enseignement obligatoire et rester du ressort de l'Etat: une condition pour assurer l'égalité du traitement des difficultés pédagogiques sur tout le territoire.

Or cette orientation vers une cantonalisation de l'école obligatoire et une plus grande harmonisation des procéduresa été rapidement abandonnée par l'actuel conseiller d'Etat libéral-radical en charge de l'éducation,sous la pression des villes qui souhaitaient, comme lui,soustraire à l'Etat ses prérogatives, pour lestransférer aux communes.

Par conséquent,les cadres du Service de l'enseignement obligatoire,contraints de changer leur fusil d'épaule en vue d'une régionalisation de l'école,ontpréparé à l'attention du Grand Conseil un magnifique rapport de plus de 35 pages, truffé de nombreux organigrammes en couleur.En outre, pour faire passer plus facilement ce changement fondamental des structures de l'école neuchâteloise, le Conseil d'Etatl'a intentionnellement lié aux changements exigés par le concordat HarmoS et la Convention scolaire romande (harmonisation de l'école aux niveaux suisse et romand).

Dans sa séance du 25 janvier 2011, le législatif cantonal adoptait par 100 voix contre 3, le changement des structures de l'école neuchâteloise: belle victoire de la droite qui a su séduire la gauche pour transférer aux communes, le pouvoir de l'Etat sur l'école. Quelles conséquences ?





Si ces conséquences négatives se concrétisent, une fois les changements de structures réalisés, elles auront au moins l'avantage de multiplierles protestations des professionnels et de la population; ainsi permettront-elles peut-être, à moyen terme,derevenir à une cantonalisation de l'école neuchâteloise et à une plus grande harmonisation des conditions scolaires pour les enseignants et leurs élèves.

Jean-Claude Jeanneret
Assistant d'inspection scolaire jusqu'à fin septembre 2010

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